La campagne suédoise telle que vous ne la verrez jamais

Analyse visuelle personnelle :

Nous nous baserons ici uniquement sur une analyse des images et non pas sur les histoires liées à celles-ci, afin de vous donner envie de découvrir par vous-même les récits intrigants de Simon Stalenhåg. Les quatre oeuvres qui suivent contiennent graduellement plus d’éléments futuristes pour voir comment elles s’imbriquent dans la réalité.

Dans l’oeuvre ci-dessus, on remarque en premier une maison rouge qui fait référence à l’architecture suédoise traditionnelle, elle prend une grande partie de la scène. On observe également un autre élément d’époque, une vieille Volvo garée en amont de la maison. L’ambiance paraît très nostalgique, sans doute due à l’éclairage qui ne donne aucune indication claire sur le moment de la journée, malgré l’architecture modifiée de la maison traditionnelle. Une rue boueuse serpente jusqu’à arriver devant la maison et accentue l’atmosphère campagnarde, loin de la vie urbaine.
Des fils électriques sont suspendus de manière précaire, tous ces éléments donnent une impression de faire face à une photo d’un monde figé dans le passé, mais la forme étrange de la maison évoque une époque différente de celle que les humains ont vécu dans les années 80. Au loin, un groupe d’oiseaux traversent le ciel, ajoutant une note de vie à cette scène tranquille.

Dans cette seconde oeuvre, on retrouve ici la maison rouge, de style traditionnelle ainsi que des voitures de style année 80 stationnées à l’avant. Les lampadaires nous informent que le lieu est quelque peu urbain car ils supposent la présence de routes entretenues. Ces éléments que nous pouvons dire maintenant comme étant anciens, sont en opposition avec un élément robotique à l’avant de l’image. Cette juxtaposition d’éléments anachroniques nous donne une impression d’étrangeté.
À droite, dans l’arrière-plan, on observe un petit bâtiment semblable à une boutique, qui s’intègre parfaitement, malgré son aspect moderne, renforçant l’idée d’une cohabitation entre passé et présent. Cette composition met encore une fois en évidence le contraste entre les éléments anciens et les touches futuristes, soulignant l’évolution continue du paysage urbain.

Ci-dessus, nous sommes à la campagne, où l’on aperçoit un champ sûrement fauché l’été passé. Un enfant pousse une luge, et observe des sangliers géants. Les éléments étranges et surnaturels apparaissent visuellement après les éléments naturels. On remarque que les sangliers ont les yeux vert brillants et des dispositifs électroniques sur le front et le garrot. La luge, en métal bleu, semble, malgré sa forme rudimentaire, assez moderne.
Cette composition met en lumière le contraste entre la nature et les intrusions futuristes. La modernité de la luge et les modifications des sangliers, avec leurs yeux lumineux et leurs équipements électroniques, créent une atmosphère intrigante. L’équilibre entre le cadre naturel et les touches technologiques incite à réfléchir sur l’interaction entre le monde rural et les avancées technologiques.

Sur cette image, on voit deux vieilles granges surmontées de nombreux câbles qui semblent servir à alimenter des antennes, ainsi que deux immenses arcs de cercle qui traversent les toitures de ces bâtiments, comme s’ils y étaient greffés, évoquant une sorte de parasite. Cette idée rappelle celle des sangliers robotiques qui semblent également manipulés et modifiés par ces éléments électroniques.
La juxtaposition des granges traditionnelles et des ajouts technologiques créée, une fois de plus, un grand contraste. Les arcs de cercle, imposants et étrangement intégrés à la structure, semblent discordants à l’environnement rural, accentuant l’impression d’invasion technologique.

Conclusion

On remarque que sur toutes les images, la campagne est jonchée d’éléments technologiques, qu’ils soient incrustés à la nature en elle-même ou bien qu’ils soient à une sorte d’égalité avec l’homme, ou encore, qu’ils le surpassent, et l’envahissent. Les technologies issues du Loop semblent être incrustées dans la vie de tous les jours des habitants de la campagne suédoise.

Cet article est la deuxième partie d’un dossier en trois chapitres sur l’oeuvre de Simon Stålenhag. N’hésitez pas à découvrir les deux premiers articles parus en octobre et en novembre !
Amandine Guldali-Lerdung les a écrit en 2024 dans le cadre du projet culturel de sa L3 d’Etudes Scandinaves.

^{Les images sont publiées ici dans un but pédagogique et de vulgarisation scientifique autour de l’oeuvre de l’artiste, nous nous engageons à les retirer si elles contreviennent aux droits d’auteur sur simple demande des ayants droits}

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